Mon étude porte sur une minorité chrétienne dans une communauté de Magars, population tibéto-birmane du Népal. Après deux siècles d’exclusion, un mouvement de christianisation est réapparu dans le pays dans les années 1950, par l’intermédiaire des missionnaires évangéliques d’origine américaine. Mais le christianisme ne s’est réellement développé qu’après 1990, quand la constitution a accordé aux convertis le droit de pratiquer leur religion. Lors de mes enquêtes, j’ai montré que les séances à l’église prenaient la forme d’anciens cultes de possession qui étaient propres aux guérisseurs traditionnels : les lamas. La conversion a permis aux femmes, entre autres, d’acquérir un nouveau statut lors des rituels. À un niveau collectif, la christianisation est apparue comme une création du groupe qui, en intégrant les éléments de leur ancien système de croyances hindoues sur un fonds de chamanisme, revitalise les particularismes locaux. Le christianisme tend à devenir un contre-pouvoir religieux mais, sans réelle base politique, il ne se développe encore que très faiblement.
Mots clés : Magar, christianisme, chamanisme, hindouisme, mouvements ethniques
Terrains : Népal, Tanahun district, Rukkum district, Katmandou, Pokhara
Thèse :
2004. Une minorité chrétienne en pays magar (Népal), Thèse, Université de Paris X Nanterre
Publications :
2003. Partage du territoire entre chrétiens et hindous du village magar de Pathardi in Histoire et devenir des paysages en Himalaya. Représentations des milieux et gestion des ressources au Népal et au Ladakh, J. Smadja (dir.), Paris, CNRS Editions, pp 259-270
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